Ma démarche consiste à rencontrer le Maroc à Bruxelles.
Sur les marchés du Midi et des Abattoirs, j’achète des tissus industriels bon marchés, constitués d’une superposition d’éléments de diverses cultures mais répondant à certains critères esthétiques recherchés par les femmes marocaines ici ( brillance, translucidité, fluidité, dessins ornementaux,…). Je les revisite, me les approprie par pliage, tricotage… Je dérange leur standardisation, apporte un langage plus vivant en créant une vibration, de nouvelles textures.
J’interviens aussi par d’autres techniques traditionnelles artisanales comme la teinture au henné et curcuma.
Tissages inspirés des motifs à fleurs imprimés au hénné sur la peau.
Croisements culturels
Dans l’idée de déplacement des gestes et des techniques, de glissement culturel, je teins des toiles de Jouy au curcuma.
Inspiré des indiennes, la Toile de Jouy est né d’une traversée culturelle. Elle est produite à Jouy-en-Josas en France dès le XVIIIème siècle. Bicolore, imprimée au mordant pour la révélation des motifs à la teinture, elle représente des scènes quotidiennes occidentales. Elle a depuis, integré la mémoire collective et est reproduite sur tout support, en moindre qualité.
La teinture au curcuma, ainsi que le détissage partiel de cette toile, l’emmènent vers d’autres horizons. A partir d’un même textile, j’en recrée une série aux identités nouvelles.